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L’oeuvre : Un carabinier |
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Théodore Géricault, né en pleine Révolution française, reçoit une formation classique mais s’en détourne très vite pour traiter de sujets modernes et de l’actualité récente. Passionné de chevaux et séduit par l’éclat des uniformes des soldats de Napoléon Ier, il multiplie les toiles et esquisses de militaires et de cavaliers. La figure anonyme du Carabinier, exposé actuellement [à Museum Lab], s’inscrit dans cette série.
En affranchissant son modèle de toute identité sociale, et par là-même de toute commémoration historique, Géricault témoigne de l’intérêt qu’il porte au monde réel. On décèle dans ce portrait l’essence même du style de Géricault. La touche large et colorée est à l’opposé du glacis sans matière pratiqué par le chef de file de l’École Française, David. La modernité de ce tableau, où la psychologie volontaire du soldat l’emporte sur la célébration idéalisée propre aux portraits officiels, annonce Le Radeau de la Méduse, véritable manifeste du Romantisme. |
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L’artiste : Théodore GÉRICAULT (1791-1824) |
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Né en 1791 dans une famille aisée de Rouen, Géricault se tourne très vite vers la carrière de peintre et reçoit un apprentissage classique. Délaissant les sujets tirés de l’antiquité, il choisit de privilégier les thèmes de la vie quotidienne qu’il porte au rang de hauts faits héroïques. La touche vigoureuse qui caractérise ses premières grandes toiles à sujet militaire évoque le style mouvementé d’Antoine-Jean Gros, peintre des batailles napoléoniennes. L’inclinaison de Géricault pour la détresse humaine forme une composante essentielle de son art, à l’instar du Radeau de la Méduse, où s’entassent pêle-mêle survivants et moribonds. Par le choix de ses sujets et le style de ses œuvres, Géricault s’impose comme un protagoniste majeur du romantisme naissant. Son œuvre marquera de manière décisive toute une génération d’artistes, Eugène Delacroix en tête. Géricault meurt en 1824 à l’âge de 32 ans. Il laissera inaboutis plusieurs projets artistiques ambitieux. |
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